mercredi 20 décembre 2017

La Cravate de notre Président d'Honneur !

Par arrêté du 31 janvier 2013, Monsieur Stéphane LE FOLL actait la promotion au grade de Commandeur de l'Ordre du Mérite Agricole de Monsieur Gérard DUCREY, président de la Chambre d'agriculture de Haute-Savoie.

Ce samedi 16 décembre .... 2017, se tenait, à Chambéry, la cérémonie de remise de la cravate de Commandeur.

Monsieur Michel DANTIN, maire de Chambéry et député européen officiait.


Il retraça la riche carrière du récipiendaire en ses termes :

Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Directeurs des Services de l’Etat,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs d’organisations professionnelles agricoles,
Mesdames et Messieurs,
Cher Gérard,
 
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier de l’honneur que vous me faites en me choisissant, Monsieur le Président, comme parrain. Je vous remercie d’avoir, à travers la fonction qui est la mienne aujourd’hui au Parlement européen, une nouvelle fois démontré votre volonté constante de repousser les lignes d’horizon, de construire de nouvelles frontières.

Bien d’autres, ici, plus proche de vous, ou exerçant de prestigieuses fonctions auraient pu légitimement prétendre à cette mission certes éphémère mais solennelle.
Rien ne vous prédestinait lorsque nous nous sommes rencontrés en 1983, à vivre aujourd’hui cet évènement car la remise d’une cravate de Commandeur du Mérite Agricole mérite avec respect ce qualificatif.

Retracer votre vie cher Gérard DUCREY, c’est d’abord s’accrocher au Mont-Blanc et y revenir sans cesse.
Vous appartenez à cette génération dite du papy-boom de l’immédiat après-guerre. Vous êtes né dans une famille d’agriculteurs au Crêt à Sallanches. Vous y avez été agriculteur durant toute votre vie professionnelle éleveur devrait-je dire avec le souci de transmettre un outil performant à votre fille et à votre gendre. Ce que vous avez fait.
            Votre vie se résume assez simplement, 45 ans d’engagement, en particulier pour l’agriculture savoyarde et l’agriculture de montagne. Peut-être que c’est l’étymologie de votre nom et du lieu-dit où vous avez toujours vécu qui vous ont donné ce sens du devoir, cette exigence personnelle de ne rien lâcher avant que le but ne soit atteint. Le mot crêt vient du latin crista qui désigne l’arrête d’une montagne. Il y avait déjà des Ducrey au Crêt en 1480.

Pour vous Cher Gérard Ducrey, la vie d’une exploitation, la vie d’une entreprise ou d’une organisation ne peut se concevoir isolée. Vous avez à cœur d’être acteur d’une cordée et même guide de cette cordée.

Votre engagement est d’abord celui de la solidarité. Il s’exprimera pendant plus de vingt ans à travers le corps des sapeurs-pompiers de Sallanches où vous laissez le souvenir d’un sapeur engagé, ne rechignant jamais à la tâche.
Mais cette solidarité vous la vivez aussi dans cette école de vie, où vous forgez vos convictions et où vous prenez conscience de l’intérêt d’une démarche collective : le syndicalisme agricole jeune. Adhérent dès le début de votre vie professionnelle, vous vous engagez à 19 ans dans le syndicalisme, y prenant rapidement des responsabilités départementales au conseil d’administration puis au Bureau à la fin des années 60.
Syndicaliste convaincu, exigeant avec vous-même comme avec les autres, vous détestez l’individualisme parce que vous avez compris très tôt que l’agriculture savoyarde a su s’inventer et se consolider par le collectif.

            À l’occasion du renouvellement syndical de 1983, vous êtes élu membre du Conseil d’Administration de la Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Haute-Savoie, vos amis vous propulsent au Bureau trois ans plus tard et vous installent finalement dans le fauteuil présidentiel en 1991 à la suite de vos amis Edouard MEYNET et Pierre BEAUQUIS.
À Lyon comme à Paris, vous serez l’inlassable défenseur de la montagne, le promoteur du droit à la différence.

            À Annecy, vous serez l’ardent défenseur d’une politique de produits de qualité, le défenseur du prix du lait dans une approche économique, le chantre du rapprochement des acteurs de la filière laitière.
Avec René MONGELLAZ, alors Président de la FDSEA de Savoie, vous initiez des rapprochements entre les deux organisations. Ensemble vous partagez cette volonté farouche de promouvoir une autre agriculture, celle de la montagne, des terroirs et des hommes. Et lorsque celle-ci vous a paru bafouée, reniée alors vous n’avez pas hésité. Il fallait frapper fort, prendre l’opinion publique à témoin : interrompre la circulation sur une autoroute alpine, couper une route nationale, paralyser un axe ferroviaire international et cela pendant plus de 60 heures et tout cela au même endroit, à Aiton, du 7 au 9 décembre 1997. C’est un beau palmarès.

Vous avez complété cet engagement syndical par des responsabilités au sein de l’économie agricole. Vous aviez la volonté d’assurer’ la pérennité d’outils de collecte et de valorisation du lait au plus près des exploitations.
Cofondateur de la SICA du pays du Mont-Blanc, vous inventez avant l’heure « un projet de territoire » assurant la pérennité de la production de Reblochon dans ces vallées dès 1973. Président de la SICA de 75 à 83, vous avez ensuite œuvré au toujours très délicat rapprochement des coopératives de la région du Mont-Blanc, dont vous avez assumé la présidence jusqu’en 2013 date de votre retraite.

Ayons conscience qu’à cette époque l’AOC n’était pas dans l’air du temps. Peu de fromagers étaient intéressés par ce type de production. Incontestablement, les fermiers savoyards avec à leur tête Marcel LIAUDON ont eu un rôle moteur et vous avez su œuvrer ensemble.

Prolongement naturel de l’engagement syndical et de l’action économique, l’engagement à la chambre d’agriculture vous aura permis de marquer définitivement votre empreinte sur l’activité agricole départementale. Infatigable porte-parole auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales, vous avez à cœur au sein de la campagne consulaire de 1983, dans son Bureau, en 1989 puis à la présidence à la suite de Pierre CHATELAIN à partir de fin 1998 de défendre vos analyses, vos propositions, de donner vos avis sur tous les sujets qui touchent l’agriculture de près ou de loin.

            Votre présidence à la Chambre d’Agriculture de Haute-Savoie a été marquée par :
-       Une préoccupation permanente, la défense du foncier agricole. Le développement exponentiel de l’habitat dans ce territoire très convoité où les terres sont rares, vous avez su gardé une position responsable et ferme, jugée peut être dure par les collectivités, mais indispensable pour les agriculteurs.
-       Une volonté de défendre les intérêts de tous les agriculteurs haut savoyards, quelles que soient leurs productions, leurs situations mais de façon raisonnable sans excès, équilibrée. L’entrée de l’économie dans les exploitations agricoles, les filières de production est indispensable mais sans tout sacrifier à cette seule entrée : attention à nos pratiques agricoles vis-à-vis de notre environnement, ne pas lier notre revenu qu’à des primes….
-       Votre conviction de rapprocher les Organisation Agricoles entre elles, pour avoir une vraie synergie efficacité auprès des agriculteurs et à un coût acceptable. Vous avez été un des artisans à l’origine du rapprochement des organisations d’élevage d’abord en Haute-Savoie et ensuite sur nos deux départements. Vous pouvez revendiquer une partie de la naissance de la coopérative des éleveurs de nos deux Savoie.
-       Une anecdote qui a fait le tour des médias nationaux et locaux et qui montre votre détermination. En 2000, vous étiez à la période de mise en place des Contrats Territoriaux d’exploitation Agricole. Vous n’avez rien trouvé de mieux avec vos collègues du bureau de la Chambre, des présidents des organisations agricoles et même l’administration agricole d’aller signer le premier contrat de Haute-Savoie au sommet du Mont Blanc.  Voilà un symbole qui traduit vos convictions : une cordée qui symbolise cet engagement collectif, une ascension difficile en montagne et un contrat qui scelle un engagement.
Vous resterez Président de la Chambre jusqu’au 31 décembre 2012, soit quatorze ans, et vous deviendrez le premier Président de la Chambre d’Agriculture Savoie Mont Blanc de janvier à février 2013. C’est vous qui installerez en février 2013 cette nouvelle Chambre née de la fusion des deux chambres savoyardes, dont vous êtes à l’origine du regroupement avec votre compère de Savoie Patrice JACQUIN.
Dès votre élection dans le réseau des Chambres, vous avez choisi de participer au service montagne des Chambres d’Agriculture des Alpes du Nord, le Suaci montagne d’abord comme membre très actif et ensuite comme Président de 2001 à 2013.
-       Dans ce prolongement, vous êtes membre du comité de massif des Alpes du Nord de 1986 à 1992.
-       Et évidemment, vous avez participé à la construction régionale des chambres d’Agriculture en étant vice-président de la Chambre Régionale de mars 2001 à février 2013.
Comme vous aviez du temps disponible (personne de votre famille ne nous l’a confirmé…) vous avez choisi de vous engager dans le mutualisme avec Groupama Rhône Alpes de 1993 à 2015. C’est ainsi que l’assureur mutualiste du monde agricole a pu bénéficier pendant plus de vingt ans de vos connaissances du monde et de la politique agricole.

La cravate que je vous remettrai dans quelques instants, vient récompenser un parcours personnel largement tourné vers la promotion humaine et la passion d’une profession, mais pas uniquement. Vous n’êtes pas du genre à philosopher des heures dans une atmosphère enfermée mais vous faites preuve d’une grande capacité d’écoute. Vos arbitrages sont dit-on largement concertés et vous êtes réputé pour bien sentir la direction à donner aux dossiers sensibles. Le contact de l’autre est pour vous une source d’enrichissement personnel. Votre action s’accorde parfaitement avec les qualités humaines que l’on vous connaît rigueur et discrétion d’une part, fidélité et jovialité d’autre part. Vos amis savent pouvoir compter sur vous et vous savez en retour les entrainer en confiance à l’aventure.

Sans doute, avez-vous fait votre cette pensée de Georges BERNANOS « on ne subit pas l’avenir, on le fait ».

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Evoquez la vie du récipiendaire de la cravate de Commandeur du Mérite Agricole c’est forcément faire des choix, évoquer telle action, passer sous silence telle autre pourtant plus essentielle à vos yeux ; vous voudrez bien m’en excuser.
Les valeurs que vous nous avez fait partager sans doute faut-il en chercher la source dans l’éducation que vous avez reçue.

Mais ce parcours, nous le savons tous, vous le devez aussi au consentement de votre épouse BRIGITTE et de vos enfants Isabelle et Marie Claude que nous remercions.

Cher Gérard, en vous décernant cette très haute distinction, le Ministre a voulu saluer l’ensemble d’une carrière au moment où vous preniez un chemin plus paisible. Il a honoré un engagement total, une vie d’actions.


Gérard DUCREY,
En reconnaissance de votre action au service de la République, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés ;
Nous vous élevons au rang de Commandeur du Mérite Agricole. 

 
 







Intervention de M Gérard DUCREY :




Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très honoré de recevoir cette distinction au terme de ma vie professionnelle.
Je suis fier, cher Michel Dantin, que vous me remettiez cet insigne, vous le grand serviteur de l'agriculture savoyarde qui fût Directeur de la FDSEA de Savoie, puis Conseiller de nos deux ministres de l'agriculture Hervé Gaymard et Michel Barnier. Vous êtes aujourd'hui Maire de Chambéry et Député Européen. Chacun d'entre nous sait combien vos avis ont été pertinents pour faire reconnaître les handicaps de la montagne, pour réformer la politique agricole afin d'obtenir une meilleure prise en compte des productions animales et des zones herbagères et faire reconnaître nos AOC par l'Europe. Je sais que vous êtes aujourd'hui très engagé sur la future PAC. J'ai toujours apprécié vos interventions sur l'Europe, très pédagogiques, précises, à la portée de tous ceux qui ont la chance de vous accoster.
Je ne reviendrai pas sur les propos qui ont été tenus par Michel, car chacun sait qu'en de telles circonstances, le récipiendaire n'a que des qualités (je vous rassure, je suis un homme comme les autres).
Je veux simplement partager cet instant avec tous ceux qui m'ont accompagné tout au long de mon parcours professionnel, car seul, nous sommes peu de choses.
Je vous assure que pour mener à bien ces engagements, il faut aimer son métier. Vivre au rythme des saisons, au milieu de nos animaux et de nos prairies, de nos alpages, travailler en permanence avec du vivant, souvent confronté aux aléas climatiques, sont autant de sources de motivations permanentes. Elles m'ont permis de garder les pieds sur terre. Dans notre métier, tout peut être remis en cause du jour au lendemain. Il faut savoir faire preuve d'humilité. Oui, j'ai aimé mon métier et j'ai toujours été fier d'être paysan.
Il faut être bien accompagné, je veux publiquement remercier Brigitte, mon épouse, qui a été durant quarante ans à mes côtés sur notre exploitation familiale. Je sais combien cela été difficile pour elle en raison de mes nombreuses absences, de faire face aux décisions qu'il a fallu prendre pour assurer le fonctionnement de l'exploitation et gérer le personnel de remplacement. Brigitte, sans ta complicité, sans ta compréhension, je n'aurai pas pu assumer sereinement mes engagements. Nous avons aujourd'hui la satisfaction d'avoir transmis notre exploitation familiale à nos enfants.
Je veux associer tous les agriculteurs qui m'ont témoigné leur confiance depuis 1991, année durant laquelle j'ai été élu Président de la FDSEA.
J'associe également les collaborateurs et les collaboratrices qui durant toutes ces années ont travaillé à mes côtés. Leur action au quotidien a fait que nos organisations et notre institution Chambre d'Agriculture ont pu assurer pleinement leurs missions auprès des services de l'état et des collectivités, tout en apportant aux agriculteurs les compétences nécessaires à la vie de leur exploitation.
Je veux remercier les services de l'état. Nos relations et nos discussions ont toujours été franches, directes, loyales et constructives.
Remercier également le Conseil Départemental de Haute-Savoie et sa Commission Agricole et Développement Rural. Ils ont toujours été à notre écoute et ont largement contribué au développement de notre agriculture et ses démarches de qualité.
Remercier aussi l'ensemble de nos Parlementaires, qui ont toujours été à nos côtés sur les grands dossiers d'actualité.
Je veux citer deux personnes qui ont été déterminantes dans mes engagements professionnels.
Pierre Beauquis, qui un soir d'août 1991, m'a demandé d'être candidat à sa succession à la tête de la FDSEA. Choix difficile à faire car totalement imprévu. Il mettait en cause ma place sur l'exploitation et bien sûr son fonctionnement.
Pierre Chatelain, qui lui aussi m'a demandé d'être candidat à sa succession à la présidence de la Chambre d'Agriculture en 1998.
Je les remercie. J'espère avoir été à la hauteur de la confiance qu'ils m'ont témoignée.
C'est grâce à l'aide et aux compétences de celles et ceux qui m'ont accompagné que j'ai peu assumer au mieux mes responsabilités. Difficiles certes, mais pour moi source de richesses, de satisfactions et d'ouvertures, grâce à tous les échanges que j'ai eu avec l'ensemble des acteurs économiques, politiques et associatifs.
J'ajoute, je dois dire, que j'ai eu la chance de trouver auprès de Groupama Rhône-Alpes Auvergne des modules de formation qui m'ont beaucoup aidé pour assurer mes fonctions et mes engagements.
Ces fonctions, je les ai assumées avec passion et conviction. Je les ai mises au service de l'intérêt général avec le souci permanent de placer l'être humain au cœur de nos débats.
Dans un monde toujours plus exigeant, où l'individualisme de plus en plus grandissant prime sur l'intérêt collectif, il m'est apparu essentiel de se projeter vers le futur, d'anticiper les événements et surtout de concevoir des projets pour pérenniser notre agriculture. Ce fut ma préoccupation et mon action au quotidien.
Avant de terminer mes propos, je voudrai revenir quelques instants sur le temps fort de mon engagement professionnel : le rapprochement de nos organisations agricoles savoyardes.
Au lendemain des élections Chambre d'Agriculture, en 2007, je fais connaissance avec Patrice Jacquin, nouveau Président de la Chambre d'Agriculture de Savoie. Lors de nos nombreux déplacements à la Région, ou à l'APCA, nous avions longuement échangé sur la nécessité d'identifier et de fédérer notre agriculture savoyarde autour de ses spécificités. La réforme des politiques publiques, le transfert des compétences économiques en région, l'agrandissement de ces dernières ont été autant de sujets qui nous ont amenés à nous projeter vers l'avenir. De nos réflexions est née une grande complicité autour d'une vision partagée sur l'avenir de notre agriculture.
Lors d'une session extraordinaire de nos deux Chambre d'Agriculture, le 20 janvier 2010, nous avons pris la décision de fusionner nos deux institutions à la fin de notre mandat. Ce fut un moment historique. Dans la foulée, pratiquement toutes les organisations ont engagé la même démarche, créant ainsi une véritable dynamique.
Notre intuition fut la bonne.
Aujourd'hui, face à une grande région agricole sans âme et des financements publics de plus en plus aléatoires, il est plus que jamais nécessaire de rationaliser les coûts sur les exploitations et dans nos organisations. Il est nécessaire également d'avoir une identité encore plus forte de notre agriculture savoyarde.
Cher Patrice, nous pouvons être fiers d'avoir anticipé les évolutions futures de notre agriculture et son environnement.
Aujourd'hui, notre agriculture a des filières bien organisées qui permettent de dégager de la valeur ajoutée pour les exploitations sur des territoires dynamiques. Si la sagesse du travail collectif reste une ambition de tous, je suis convaincu qu'elle pourra affronter les enjeux de demain avec sérénité.

Chers Amis,
Je vous remercie vivement d'être venus nombreux partager avec nous ce moment de convivialité.
Et je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année.
Chambéry, le 16 décembre 2017
Gérard Ducrey

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La cérémonie se poursuivit par la remise des insignes de Chevalier de l'Ordre National du Mérite à Monsieur Patrice JACQUIN, président de la Chambre d'agriculture Savoie-Mont Blanc.


Les récipiendaires reçurent les félicitations de Madame Émilie BONNIVARD, député de Savoie et de Monsieur Martial SADDIER, député de Haute-Savoie.