samedi 7 janvier 2012

Bienvenue en 2012 !


Le Conseil d'Administration de l'AMOMA de Haute-Savoie 
vous présente ses meilleurs voeux pour 2012.

Le câble-mât : un moyen de débardage de bois qui a de l’avenir !


Ce 15 septembre, 6 adhérents de l’AMOMA de Haute-Savoie avaient répondu favorablement à l’invitation de Daniel RUBEAUD, Cadre technique à l’ONF, ayant pour thème le débardage d’arbres à l’aide d’un câble-mât.
Note : En cliquant sur une photo, vous la visualiserez dans un format plus grand

Une première surprise nous attendait à notre arrivée au col du Corbier : la présence d’un invité supplémentaire : le soleil. Celui-ci ne nous quitta pas de la journée rendant celle-ci des plus agréables.

Après des explications sur les besoins de gestion de la forêt, la technique de débardage et une présentation du chantier situé en forêt communale du Biot, Daniel RUBEAUD nous invita à nous diriger vers celui-ci par la route forestière et pastorale du col de l’Ecuelle sachant que le programme de la journée risquait d’être quelque peu chamboulé. Pourquoi ?


Le câble porteur ayant, tout simplement, déclaré forfait le lundi (12 septembre), il avait fallu en approvisionner un nouveau. Ceci nécessitant un aller-retour en Autriche, la mise en place du nouveau câble était en cours et avec un peu de chance, nous pourrions peut-être, en fin d’après-midi, avoir la chance que tout soit en état de fonctionnement.

Arrivé sur place, les informations recueillies auprès de l’équipe suisse étaient plus positives et en fin de matinée, nous pourrions, sauf nouvel imprévu, voir fonctionner le câble-mât.


Le câble-mât (câble court : 200 à 800 m de longueur) est plus facile à installer et à utiliser quand il existe une véritable route forestière accessible aux camions-grumiers. Il peut fonctionner en pente ou sur le plat. Le mât est monté sur un camion ou sur une remorque et sa stabilité est assurée par des haubans ancrés sur des arbres ou des rochers situés à proximité.
  
L’installation comprend :
§  un câble porteur tendu entre le mât et un arbre servant d’amarrage dans la parcelle ;
§  sur ce câble porteur circule un chariot qui est ramené à la place de dépôt de bois par un autre câble d’un diamètre plus petit : le câble tracteur et pêcheur ;
§  ce dernier permet également de pêcher les bois dans la coupe et de les haler jusqu’à la place de dépôt (ce qui permet de travailler sur 100 m, c’est-à-dire 50 m de part et d’autre de la « ligne » du câble principal ;
  • le câble retour est utilisé pour la circulation de chariot à vide sur le câble porteur.
  • Un câble de montage : il s'agit de câble léger de polypropylène qui facilite l’installation rapide de la ligne (traction du câble pêcheur puis du câble porteur à l’aide des treuils placés sur le camion et de poulies posées au point d’amarrage, dans la coupe.


Avantages et intérêts sylvicoles et écologiques :
Le câble-mât  est couramment utilisé pour le débardage en montagne, depuis les années 1990 en France. Il a largement fait la preuve de son intérêt.
Les bilans tirés mettent en avant les bénéfices suivants :
§  protection des sols (limoneux argileux très sensibles), nécessaire à la gestion durable, puisque le sol est le capital de la forêt ;
§  protection de l’eau ;
§  protection des paysages (le public est sensible à l'absence d'orniérage) ;
§  moins de bruit et dérangement ;
§  moins de semis et arbres abîmés ;
§  pas de pistes forestières à entretenir mais, parfois, route forestière à créer pour permettre l’accès de la machine et le transport des bois par les grumiers ;
§  moindre consommation de carburants (pas d’accélération et décélération comme celles des tracteurs, frottements faibles grâce au câble, environ 0,7 l/m3) ;
§  le matériel est coûteux, mais l’exploitation est rapide (100 m³/jour soit autant qu’un tracteur une fois le chantier installé) ;
§  en chantier « terrestre, » il y a des arrêts logistiques d’exploitation liés à la météo, tandis que le débardage par câble permet de travailler sous toutes conditions climatiques (les chantiers tiennent alors mieux leurs délais) ;
§  le développement du débardage par câble-mât permet d’exploiter des zones difficiles d’accès peu ou pas exploitées (tourbières ou pentes très raides) ;
§  les entreprises souhaitent cependant aussi travailler au câble en plaine, car en montagne elles ne peuvent travailler toute l’année (trop de neige parfois en hiver).
Inconvénients :
§  coût encore supérieur, mais qui en coût relatif devrait diminuer par rapport aux autres solutions consommant plus de pétrole ;
§  en 2008, dans certains pays l'offre en matériel et en technicité est encore faible. Par exemple, en 2006-2007, il n’existait en France qu'une douzaine d'entreprises de câblistes, contre 150 en Suisse et 500 en Autriche ;
§  en Suisse, la vente du bois se fait en bord de route et non sur pied, le forestier ou l’exploitant peut donc s’il le veut exiger un débardage par câble (dans le cadre de l’éco certification volontaire, il a souvent choisi ce mode plus doux de débardage).
§  en France, le bois est encore souvent acheté sur pied, et les entreprises choisissent alors le débardage le plus rapide et le moins coûteux avec parfois des impacts plus dégradants sur les sols.

Pour patienter, notre Vice-président, Henri-Victor TOURNIER, nous proposa de se retrouver à sa ferme d’alpage, toute proche, pour une visite au cours de laquelle, il eut plaisir à nous expliquer son travail et son environnement. Tout ceci se termina par le verre de l’amitié avant de reprendre le chemin du chantier.

Et là, heureuse nouvelle, dans quelques minutes, nous pourrions avoir une démonstration … et quelle démonstration :
Les arbres abattus sont accrochés à un chariot qui circule sur le câble :


Puis remontés :


  
Ces opérations sont radio commandées :


Les arbres sont ensuite façonnés sur place au moyen d’une tête d’ébranchage montée sur la plate-forme du camion : ébranchage, tronçonnage à chaque extrémité, mesure.  Toutes ces opérations sont pilotées électroniquement.



        
Ensuite les bois sont stockés suivant leur utilisation finale (bois d’énergie ou bois d’œuvre) :



La suite de la journée se poursuivit, après une halte déjeuner au Biot, par une découverte touristique des environs, notamment depuis le belvédère de Tréchauffé qui nous offre une vue imprenable sur le lac du Jotty ou un panorama du Chablais jusqu’au lac Léman et le Jura.



Daniel RUBEAUD, Jacques JAMES – AMOMA de Haute-Savoie