mercredi 24 décembre 2014

L'AMOMA de Haute-Savoie est heureuse de vous présenter ses meilleurs vœux pour 2015.

A vos agendas :
Retenez la date du samedi 28 mars qui verra M. François THIMEL, Directeur, nous ouvrir les portes de l’École Nationale des Industries du Lait et des Viandes (ENILV) à La Roche-sur-Foron à l'occasion de notre assemblée générale.

Dans l'attente de nouveaux rendez-vous pour lesquels nous espérons vous compter de plus en plus nombreux,  souvenons nous de 2014.


L'AMOMA est ouverte à tous les médaillés du Mérite Agricole.

Pour nous contacter :
  • 548 route de Fontaine Vive - 74570 GROISY
  • amoma74[at]gmail.com
  • 04 50 46 40 56 ou 06 64 75 40 56

L'apiculture à l'honneur !

Ce 29 novembre, la salle des fêtes de Marnaz accueillait, au milieu d'une centaine d'amis, un aréopage de personnalités venu fêter comme il se doit la reconnaissance faite à un Marnerot.

 Celui-ci a hérité de son arrière-grand-père, fondateur, en 1895, du Syndicat d'apiculture de Haute-Savoie la passion des abeilles. Celle-ci débuta en 1964.




 Maintes fois primé : une nouvelle médaille d'or obtenue en 2014, dans le cadre du Concours général  du Salon international de l'agriculture, pour le miel de montagne foncé récolté au Reposoir en 2013, s'est ajoutée aux cinq d'or, trois d'argent et quatre de bronze reçues depuis 1992.

Tout ceci méritait bien la reconnaissance de la Nation a estimé M. Stéphane LE FOLL, Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt en signant, en juillet dernier, l'arrêté de promotion au grade de Commandeur de l'Ordre du Mérite Agricole de Monsieur Pierre PLANTAZ.


Remise de la Cravate de Commandeur par M. Hervé GAYMARD, 
ancien ministre, Président du Conseil Général de la Savoie
En présence de : M. Loïc HERVE, Sénateur-maire de Marnaz, M. Christian MONTEIL, Président du Conseil Général de la Haute-Savoie, M. Martial SADDIER, Député-maire de Bonneville, Mme Virginie DUBY-MULLER, Députée, M. Cyril PELLEVAT, Sénateur-maire d'Arthaz-Pont-Notre-Dame, Mme Sophie DION, Députée, M. Georges-François LECLERC, Préfet de la Haute-Savoie


L'Albanais nous ouvre ses portes ...

Ce 24 octobre, au matin, rendez-vous nous était donné par le GAEC Les Chatelets à Gruffy.

M. Jean-François DOMENGE nous accueillit chaleureusement aux portes de son exploitation qu'il dirige avec son frère Marcel.
 
Celle-ci compte 220 bovins répartis par moitié entre vaches laitières et génisses.

Les premiers en Rhône-Alpes, ils lancent le projet d'une installation de méthanisation.
2004 : lancement de l'étude, 2009 : premier coup de pioche, 2011 : installation du méthaniseur.

L'étude portait sur une production de 30 KW, aujourd'hui, elle est de 176 KW.

Cette installation a coûté 850 000 €.

Le principe de fonctionnement est de valoriser les déchets :
  • propres à la ferme : lisier (2 200 tonnes/an), fumier;
  • externes : déchets issus de l'industrie agroalimentaire( telles que les pâtes), huiles, vieux pains, etc.
Les déchets de la ferme sont broyés et mélangés avec les eaux de la salle de traite pour former des déchets liquides stockés dans une fosse.

Les autres déchets sont stockés sur une plate-forme contiguë à l'installation.


La trémie d’alimentation est chargée par ces derniers à l'aide d'un tracteur et directement par pompage depuis la fosse.
La trémie alimente régulièrement le digesteur d'un volume de 700 m3.
La température est maintenue entre 36 et 38° pour que les bactéries puissent faire leur œuvre.


Le biogaz produit est pompé vers un module de cogénération biogaz qui permet, d'une part, une production électrique rachetée par EDF et, d'autre part, une production thermique permettant d'alimenter en eau chaude les 7 maisons du hameau.


La matière organique résultante est pompée vers un séparateur de phases afin de séparer la partie liquide de la partie solide.
Celle-ci sera ensuite épandu sur les terres agricoles avec une possibilité jusqu’à 30 m des habitations au lieu de 100 m pour le lisier.


Aujourd’hui, la structure de méthanisation mise en place a permis à l’exploitant d’atteindre son premier objectif : diversifier son activité et accroître les revenus de son exploitation afin d’embaucher une 3ème personne.

Après le déjeuner servi à l'Auberge Ripaille à Gruffy, nous reprîmes la route en direction du Musée d'Histoire Naturelle de Gruffy.


 Suite à un orage, un bâtiment de ferme fut détruit par l'incendie mettant fin à l'activité agricole des propriétaires.  Ceux-ci, après restauration, cherchèrent à le louer.
Un chasseur passionné par les animaux, M. BROCHETTO avait, petit à petit, collectionné des animaux naturalisés et cherchait un lieu pour entreposer ses animaux.
De cette rencontre naquit, en 1991, le Musée.

Il se présente sous 4 angles :
  • La faune de la ferme à la montagne en passant par la forêt de les zones humides ;
  • Les abeilles au travers d'une exposition et d'un film pédagogique ;
  • Le jardin pédagogique où nous attendent plantes aromatiques et médicinales, légumes et conseils ;
  • Le verger (poiriers, pommiers et pruniers) et son rucher.
 Un très beau lieu à découvrir ou à redécouvrir.



dimanche 21 décembre 2014

Chevalier du Mérite Agricole à ... 100 ans !



Hélène GAUD naît, à Ballaison, à l'aube du 1er conflit mondial, peu de temps après le départ de son père à la guerre qu'elle ne découvrit que quelques 4 ans plus tard.

Dès sa plus jeune enfance, elle participe aux travaux de la maison qu'ils soient ménagers ou agricoles : elle transporte les « boilles » (récipient de 30 litres) de lait à l'aide d'un mulet : l'hiver avec un traîneau, l'été avec un char. Puis, elle est chargée de la traite des vaches avant d'aller à l'école Dans les moments libres, lui était confiée la surveillance des  vaches au pré tout en tricotant afin de ne pas perdre de temps. 

Une anecdote peut donner un sens à sa vie : Une dame l'ayant invité à l'accompagner à Annemasse dans un magasin afin de découvrir la télévision, le refus conjoint de ses parents  se résuma comme suit : « A quoi sert de susciter l'envie si l'on ne peut pas la satisfaire ? »

A 11 ans, elle quitte l'école le certificat d'études primaires en poche bien que qualifiée « de plus mauvaise élève et la plus indisciplinée » par sa maîtresse.

Désormais, elle suit son père dans tous les travaux agricoles : fanant, moissonnant, fauchant le foin à la faux, le chargeant sur un char, râblant et sarclant les pieds de vigne.

En septembre 1941, elle ouvrit une épicerie à Ambilly qu'elle tient jusqu'en mai 1948 et la séparation d'avec son mari, après 6 ans de mariage, qui la voit de retour à Ballaison. Dans les années soixante, elle crée un petit poulailler dans lequel elle élève des poules pour les œufs et quelques oies pour la viande. Elle élève, également, et vend des poulettes prêtes à pondre.

A 49 ans, elle se retrouve avec pour tout bien, un poulailler de 500 poules et 3 parcelles de 2 000 m² chacune plantée de fraises, de framboises et de cassis. Travaillant aux champs et vendant ses œufs la journée, elle était serveuse le soir pour pouvoir payer les études de ses enfants.

En 1967, elle crée un poulailler de 1 000 poules avec son fils Bernard avec 2 produits : vente de volailles et production d’œufs. Ceci aboutit en 1971 à la création de la société Baby Coque.

En 1971, en visite au Salon de l'Agriculture, pour acquérir une calibreuse, son déjeuner prend la forme d'un sandwich au foie gras. Tellement enchantée de cette découverte, elle renouvelle l'expérience 3 jours de suite. Elle commence à s'intéresser à ce produit mais son comptable veut la décourager en lui conseillant plutôt d'élever des escargots. Expérience qu'elle tente mais sans réussite.
En 1972, de retour au Salon de l'Agriculture, elle se documente sur la fabrication du foie gras. De retour à Ballaison, elle achète 50 canards et du maïs. Avec un entonnoir fabriqué par son fils, elle s'essaie au gavage avec un résultat loin de ses espoirs. Les autres tentatives ne furent pas plus réussies. Il ne restait plus qu'une solution : apprendre dans le Midi.

1979  à 65 ans : l'heure de la retraite ? Non mais celle du départ pour Mauvezin dans le Gers ! Après plusieurs contacts et expériences plus ou moins rudimentaires, les essais reprirent à Ballaison avec son fils Jean-Pierre. Deux ou trois autres séjours dans le Sud-ouest furent nécessaires pour améliorer leur façon de faire.
Gavage des oies et des canards, abattage, préparation de la volaille puis préparation et cuisson des foies dans la cuisine de la mère de Mme Gaud occupaient nos journées.

1986 elle se lance avec son fils dans la construction d'un bâtiment pour avoir un abattoir, un laboratoire et un petit magasin.

A la fin des années 80, ils ont atteint le degré d'expertise et de perfection qu'ils souhaitaient et qu'ils connaissent encore aujourd'hui. Le succès commercial est réussi.

En 1990 est créée la société « La Mère Gaud ». 

Cependant, elle s'interroge pour trouver un emploi pour les autres parties du canard. C'est ainsi que des idées de préparations et de recettes virent le jour : rillettes, confits, cassoulets, pâtés et même saucisson. En 1992, Jean-Pierre et le frère de sa belle-fille se sont associés. Plus tard, ce dernier a repris la société « La Mère Gaud ».

Survint l'annonce de nouvelles normes européennes qui les fit douter un temps sur leur avenir. Limités par la taille de leurs installations mais conscients du potentiel de leur affaire, ils décidèrent de franchir le pas. Les terrassements et les VRD normalisés eurent raison de leurs économies. L'abattoir, le laboratoire, les frigos ont coûté une fortune. Le budget définitif a multiplié par 4 le budget prévisionnel. Tout était opérationnel pour la mise en application de ces nouvelles normes le 1er janvier 1998. 

En 2012, elle échappe de peu à la mort lors de l'incendie de sa maison qui était celle de ses parents. Son petit chien lui a sauvé la vie.

Pour sa part, aujourd'hui, Mme GAUD assure, encore, un rôle de représentation dans la société et s'occupe toujours de son élevage de volailles d'ornement : paons, poules, canards et pigeons.

Elle est fière d'avoir réussi son pari : « Un Savoyard vaut bien un Gascon ! ».

Tout ceci valait bien la reconnaissance qui lui arrive ce 21 septembre 2014, la veille de ses 100 ans : le Mérite Agricole !


Intervention de M. Jean NEURY , Président de la Communauté de Communes du Bas-Chablais et Conseiller Général:

Parler de la « Mère GAUD », c’est difficile vu qu’il faut évoquer 100 ans d’histoire et une personnalité hors du commun dans tous les domaines.

Alors, j’ai voulu vous parler de la « Mère GAUD » avec un peu d’humour et beaucoup de sincérité.

En cette journée du patrimoine, j’ai imaginé que la « Commission Patrimoine » de la Communauté de Communes du Bas Chablais s’était réunie dans les sous-sols du Château de Thénières pour étudier et évaluer les 100 ans d’histoire de la « Mère Gaud » à Ballaison. Le jury, à l’unanimité des présents, lui a décerné 3 plumes d’or (les palmes c’est à Cannes, les plumes d’or c’est à Ballaison !!).

-          La première Plume d’Or spécialité « poule » pour l’élevage des poules et la production d’œufs avec Baby Coque. On peut dire qu’à Ballaison, ce n’est pas l’œuf qui a fait la poule, mais c’est la « Mère GAUD » qui a créée l’entreprise.

-          La deuxième Plume d’Or spécialité « canard gras ». Elle a réussi à faire le meilleur foie gras des Savoie et à dépasser les produits équivalents du Sud Ouest. Comme quoi, en allant se former à 65 ans sur place, on peut, si l’on veut bien sûr, réussir. L’élève peut dépasser le professeur.

-          La troisième plume d’Or spécialité « Meilleur créateur d’entreprises ». Elle montre à tous les nouveaux créateurs d’entreprises que pour réussir il faut surtout compter sur soi-même, avoir une ténacité à renverser les montagnes et un caractère bien trempé.

Enfin, elle nous montre que le travail c’est la santé, car elle a travaillé et innové toute sa vie.

Pour terminer, une petite anecdote.   
La Mère Gaud voire régulièrement ma maman à Veigy-Foncenex. A l’automne, ma maman âgée de 90 ans accompagnée de la Mère Gaud de 8 ans son aînée, allaient avec des cagettes ramasser au jardin les fruits tombés. La Mère Gaud les emportait pour faire des confitures bios et vraiment artisanales.

Avant-hier, j’ai voulu aller ramasser quelques fruits pour lui offrir aujourd’hui, afin qu’elle produise quelques pots du centenaire. Catastrophe, il n’y avait plus un seul fruit par terre, alors, il faudra qu’elle attende l’automne prochain pour que je répare cette erreur. J’aurai le pot de confiture des 101 ans.

Bon anniversaire.

Bon début de retraite.

Longue vie à l’entreprise qui reste la fierté de Ballaison et de notre territoire.

Intervention de M. Christophe SONGEON, Maire de Ballaison :

Il y a, au cours du mandat d’un Maire, de nombreuses commémorations, quelques obligations et de grandes occasions qui, bien que plus rares, jonchent ce parcours et remplissent le cœur de joie, de fierté et d’émotion.

Et en voici une parmi les plus belles : être présent pour fêter les 100 ans de la mère Gaud, « notre Mère Gaud » pourrais-je oser tant elle est une figure emblématique de notre commune, que dis-je ? Une légende ! 

Oui, une légende, car les légendes survivent à tout et la mère Gaud a survécu à tout : de la grippe espagnole, au feu en passant par la guerre et, au risque de vous surprendre, aux hommes !

Aux hommes car la mère Gaud n’a pas attendu les nombreuses actions menées aujourd’hui pour permettre l’égalité homme/femme, non. Seule, elle a supplanté de nombreux hommes à une époque où l’on regardait encore les ambitions des femmes avec une pointe de moquerie et de désapprobation, à l’instar de Marilyn Monroe, la Mère Gaud pourrait clamer que : « Les femmes qui cherchent à être l’égal des hommes manquent cruellement d’ambition ».
Car de l’ambition, la mère Gaud en a toujours eu à revendre. Mue par la passion aviaire et son peu de goût pour le farniente, la mère Gaud n’a cessé de se lancer dans de nouveaux projets avec toujours la même envie et la même fraîcheur allant jusqu’à faire voler en éclat toutes les conventions et les idées reçues en se lançant dans la production de foie gras en Haute-Savoie.
Un grain de folie vous habite sans doute Madame, mais de ces grains de folie qui font les fondations des plus grandes idées et des plus belles réussites.
Et au-delà de votre incroyable parcours si bien conté dans votre passionnante biographie, votre charisme, votre caractère déterminé et franc, ont su ravir le cœur des habitants de notre beau village. Nous sommes fiers de votre réussite, fiers de vous compter parmi nous et fiers tout autant que sincèrement heureux de fêter avec vous votre 100ème anniversaire.

avec son ami Pierre BONTE