mardi 14 septembre 2021

Inauguration de l'alpage école à Serraval

 Ce 8 septembre 2021 avait, enfin, lieu l'inauguration plusieurs fois reportée.

 
  
 
 Jacques DOUCHET, cheville ouvrière du projet, eut l'honneur de la 1ère intervention :

Inauguration alpage école du Sulens : 8/09/2022

Mesdames, Messieurs …

Nous y voici enfin, la 3ème tentative est la bonne ! Les hommes ont changé, certains sont élus, d’autres ne le sont plus, mais tous avons participés de près où de loin à l’avènement de ce bel outil qu’est « l’alpage école de Grande Montagne ».

Un peu d’histoire, l’aventure a commencé le 18 octobre 2016, déjà 5 ans, lors d’un bureau de la Société d'Économie Alpestre (SEA) présidé alors par Jean Paul AMOUDRY.

Le lycée agricole de Contamine sur Arve alors dirigé par Martine LABAUNE est à la recherche d’un alpage, ne pouvant plus exploiter celui de Serraussais sur la commune de Morzine.

Dans le même temps la Communauté de Communes de la Vallée de Thônes (CCVT) cherche une solution pour l’alpage de Grande Montagne, ses propriétaires ont fait le choix d’un départ en zone de Beaufort et souhaite vendre. Le bâtiment est en cours de rénovation mais pas terminé. De ces deux problématiques va naitre une solution dont nous voyons aujourd’hui l’aboutissement.

Notre territoire est vigilant sur le devenir des surfaces pastorales et les communes en partenariat avec la CCVT dans le cadre du Plan Pastoral Territorial (PPT) et du département acquièrent dès que nécessaire des propriétés pastorales afin d’en garantir la vocation.

Très vite, le projet d’alpage école est évoquée, nos amis Suisses ou Italiens possèdent ce type de structure que la SEA connait. Rien de semblable n’existe en France sur l’ensemble de nos montagnes.

Le projet est de taille et la commune de Serraval délègue le dossier à la CCVT. Les élus communautaires saisiront vite l’intérêt d’un tel projet sur son territoire.

La formation des jeunes est primordiale pour garantir un avenir à notre agriculture de montagne. Cette agriculture participe à la production de produits de qualité, entretient les espaces et joue un rôle majeur dans l’attractivité touristique et le maintien de la biodiversité.

Dès les 1ères séances de travail est évoquée l’idée que ce projet doit concerner non seulement le lycée de Contamine, mais devenir un outil au service de la profession et de l’enseignement agricole dans son ensemble.

Cette idée va séduire les collectivités qui vont même en faire une condition pour leur engagement. Le projet même s’il concerne au 1er chef le lycée, devient un projet collectif dont l’exemplarité et l’originalité ne se démentira pas jusqu’à ce jour.

 

Les démarches partenariales sont dès lors engagées et elles rencontreront une unanimité constructive qui lèvera une à une les difficultés.

Partenariat financier, c’est le nerf de la guerre

Le conseil communautaire vote l’acquisition, avec la garantie que le conseil départemental dans le cadre de sa politique Espaces Naturels Sensibles (ENS) et de son soutien au pastoralisme apportera son aide. Jean-Paul AMOUDRY sera l’ambassadeur du dossier auprès de Christian MONTEIL alors Président de l’assemblée départementale. Le département financera 80% de l’acquisition.

Dans le même temps, le conseil régional est sollicité pour le financement des travaux, le CR a la compétence et la charge des lycées. Martial SADDIER alors Vice-président sera lui l’ambassadeur efficace auprès de Laurent WAUQUIEZ (Nous ne savions alors pas qu’il participerait à l’inauguration en tant que Président du Conseil départemental) déjà Président de la région. La région financera l’intégralité des travaux de bâtiments (Mise aux normes, internat et locaux de fabrication fromagère)

Les planètes sont dès lors déjà bien alignées.

Partenariat techniques

 La SAFER, bien représentée aujourd’hui se chargera de la négociation foncière, et de la rédaction des baux (Bail de 30 ans entre la CCVT et le lycée pour le foncier et bail emphytéotique de la même durée entre la CCVT et la région pour les bâtiments) en collaboration avec les services de la région, de la CCVT et bien entendu du cabinet notarial, François-Xavier ABRY ainsi que la Directrice seront fortement sollicités durant cette période.

 

La SEA apportera son expertise pastorale dès le début du dossier et assurera dans la période de lancement l’embauche du berger. Elle assure également avec les autres partenaires l’animation du projet sous l’égide de son Directeur Antoine Rouillon.

La SEA assure également le lien dans le cadre des relations avec nos voisins Suisses et Italiens et participent activement à l’organisation de chantiers.

La chambre d’agriculture apporte son expertise technique et travaille entre autre sur la valorisation fourragère Guillaume Glénot a dors et déjà produit des études intéressantes et mutualisables.

Asters, conservatoire des espaces naturels est associé au projet depuis son origine et participe avec les établissements associés aux inventaires de biodiversité.

Je n’oublie pas les services de la CCVT et en particulier les 3 chevilles ouvrières que sont Elodie , Astrid et Stella qui assurent en collaboration avec le lycée et les établissements le quotidien pas si simple de ce dossier.

Partenariat local

L’alpage école est une unité pastorale originale mais aussi classique par sa taille et ses objectifs dans les Aravis. La relation avec les agriculteurs voisins est importante, c’est vrai pour le partage de l’eau, pour la détermination des zones de protection et aussi simplement pour la qualité relationnelle qui fait la qualité de vie dans nos montagnes.

L’implication au quotidien des acteurs locaux, est un gage de réussite .Ce projet multi partenarial reste porter par le local , même si les financements sont divers et importants l’implication des élus de terrain et des acteurs locaux garantie par leurs engagements , leur sens des responsabilités et leurs réactivité une gestion saine et efficace qui bénéficie à tous.

Partenariat pédagogique

C’est sans aucun doute le point fort et l’originalité de ce dossier.

Le lycée de Contamine et l’ENILV de la Roche sur Foron établissements publics de l’enseignement agricole ont une complémentarité naturelle et historique, le lycée produit du lait et l’ENILV en fait du fromage ; c’est vrai toute l’année, mais plus encore sur cet alpage puisque le fromager de l’ENILV enmontagne avec le troupeau et fabrique sur place Abondance, Tommes et bientôt Reblochons. Clément CARRERA est présent depuis 2017.

Les autres établissements sont aussi présents et cette collaboration fructueuse entre les 3 familles de l’enseignement agricole a été voulue et portée depuis le départ par les directeurs du lycée Matthieu PRÉVOST et de l’ENILV Véronique DROUET.

L’Iseta de Poisy, établissement privé catholique participe activement.

Les MFR de Cruseilles, du CFMM à Thônes ainsi que de l’Arclosan sur cette belle commune de Serraval sont impliquées.

Cela aussi est une 1ère nationale, ce qui a retenue l’attention du ministère de l’agriculture via la DRAAF et le SRFD. Marc CHILE Chef du SRFD a compris lors d’une visite sur site avec l’ensemble des chefs d’établissements l’intérêt de cette collaboration qui dépasse les clivages éventuels où en tout cas les clochers et a proposé de déposer une demande au ministère pour la mise à disposition d’un ingénieur durant 3 ans. Ce dossier porté par Matthieu Prévost a vu l’arrivée de Anouchka Bensaadi qui s’est emparé du dossier.

Depuis 2017, l’alpage école fonctionne, le chemin quoique parfois sinueux a débouché sur le sommet de la montagne de Sulens.

Le centre d’innovation et de sensibilisation pastorale, forestière et environnementale accueille depuis l’an passé ses 1ers apprenants.

Il reste beaucoup à faire mais soyons persuadés que l’intelligence collective qui s’est développée sur cette montagne portera ses fruits pour un avenir durable ; prometteur pour les jeunes engagés dans cette voie et globalement pour les populations qui trouvent dans ces milieux les ressources nécessaires à leur équilibre.

Jacques DOUCHET

 
 
 
  
 

 
 


 



samedi 11 septembre 2021

Au coeur des anciennes gorges des "Tines", à Sixt Fer à Cheval

 Ce 8 juillet, la pluie de la nuit avait cessé augurant d'une belle sortie à laquelle nous avait convié l'auteur de ces lignes.

Une fois n'est pas coutume, mais notre Président est arrivé en retard sur le lieu de rendez-vous: la place du gros tilleul à Samoëns, en raison d'un bouchon dû à un accident de la route près d'Annecy.

Le groupe de treize personnes s'est ensuite transporté sur le parking des "Tines", à la limite de Samoëns et Sixt Fer à Cheval pour débuter la balade en forêt d'une durée de 2 heures, sans une goutte d'eau, malgré des nuages menaçants.



La première passerelle nous a fait découvrir un torrent gonflé et chargé en matériaux, dans les gorges actuelles de Giffre, ne permettant pas à un raft de pointer le bout de son nez.

Un peu plus loin, une ruine a pu être datée grâce à un sondage à la tarière de Pressler, sur un épicéa ( avec des échasses en guise de racines) ayant poussé sur le vieux mur en état d'écroulement: assez spectaculaire!


Nous avons ensuite remonté les anciennes gorges sculptées par le torrent (marmites de géant dans le calcaire), en empruntant les échelles métalliques, pour une mise en jambes efficace.

La descente dans la forêt adulte et mixte: hêtres, épicéa et sapins, par le sentier qui domine puis longe le rocher d'escalade très fréquenté en été, soit un bon bol d'air frais!


Il ne nous restait plus qu'à franchir le Giffre par la passerelle impressionnante de ski de fond, à 35 mètres de hauteur par rapport au lit tumultueux  du Giffre, tandis qu'une petite fille de 10 ans environ, traversait en tyrolienne au dessus du vide, avec son moniteur d'escalade.


Nous avons ensuite rejoint nos voitures pour gagner :"la Ferme de Bémond" (à pied ou en 4X4, sous la pluie cette fois) où nous attendait Sylvie MOGENET, pour une bonne fondue à la tomate: hum!

Daniel RUBEAUD